SUDS Migrants Logo

Présentation du Séminaire

Séminaire en ligne "Suds Migrants"
Regards sur les migrations du, dans et depuis le Sud Global

" Suds Migrants" est un cycle de webinaires visant à créer un espace dynamique de dialogue sur les migrations du, dans et depuis le Sud Global. L'initiative, coordonnée par le chercheur Thales Speroni (Centre Norbert Elias/CNRS), en collaboration avec la Revue Périplos et le Groupe de Travail Migrations et Frontières du CLACSO (Conseil Latino-Américain des Sciences sociales), qui réunit chercheurs(es) en formation, chercheur confirmé(e)s et militant(e)s au sein d'un forum inclusif et participatif.

Le programme privilégie le dialogue entre diverses perspectives disciplinaires, épistémiques et géographiques, en encourageant une analyse critique des rapports de pouvoir inhérents aux dynamiques migratoires et à la production des savoirs dans ce domaine. Les séances thématiques, animées en espagnol, portugais et français, rassemblent des participant(e)s de différents pays et champs disciplinaires, dont les contributions sur les territoires et les mobilités dans le Sud Global visent à consolider des réseaux internationaux de coopération académique.

Cette plateforme collaborative aspire à décentraliser la production scientifique sur les migrations et à favoriser le développement de travaux académiques collectifs, contribuant ainsi à une compréhension plus plurielle et critique des phénomènes migratoires contemporains. Les échanges établis au cours de ce cycle de webinaires ont pour ambition de créer les conditions propices à l'émergence de nouvelles perspectives et approches dans le champ des études migratoires.

• • •

Quatrième Séance

La séance du séminaire Suds Migrantes du 27 novembre a été annulée pour des raisons de force majeure. Une nouvelle date pour le séminaire sera communiquée prochainement.

Etnografía de la movilidad bajo control: circulaciones constreñidas y logística autoritaria en El Salvador

27 novembre 2025
16h (CET) / 12h (AR/BR/CL) / 11h (BO/VE) / 10h (CO) / 9h (MX)

 

Michelle Salord Lopez - Univ. Paris Cité · URMIS · Centre Norbert Elias

Michelle Salord López est une anthropologue sociale mexicaine et française. Docteure du laboratoire URMIS de l'Université Paris Cité et associée au Centre Norbert Elias (Marseille), son travail porte sur la mobilité humaine, la violence sociale et les trajectoires migratoires en Mésoamérique. Elle combine l'ethnographie immersive avec des collaborations avec des organisations civiles et la création d'outils de recherche engagés, tels que des documentaires, des jeux interactifs et des expositions. Elle mène actuellement des recherches sur les dynamiques de déportation externalisée et d'incarcération au Salvador, ainsi que sur les procès pour violence sexuelle dans le cadre d'une recherche collective sur l'affaire Gisèle Pélicot (Mazan. Anthropologie d'un procès pour viols, oct. 2025, éd. Le Bruit du monde)

Discutante : Claudia Pedone (CONICET · Univ. de Buenos Aires)

Le Salvador, le plus petit pays de l'isthme centraméricain, illustre aujourd'hui un tournant simultanément autoritaire, déshumanisant et logistique dans la gouvernance politique et des mobilités humaines. Situé au carrefour des dynamiques migratoires irrégulières vers le Nord, des déportations externalisées vers le Sud observées durant le second mandat de Donald Trump et d'un incarcération massive qui touche une population précarisée, le pays est devenu un nœud stratégique où se redéfinissent les relations entre migration, circulation et contrôle. Sous un régime d'exception instauré depuis 2022, le gouvernement de Nayib Bukele a fait de la lutte contre les gangs et de la mise en scène d'un « nouveau Salvador » ses axes centraux de légitimation politique.

Cette intervention analysera comment, dans une société historiquement structurée par le mouvement, où se déplacer a signifié pendant des décennies survivre, progresser ou maintenir des liens, le mouvement devient aujourd'hui un objet de capture particulier. À partir d'une ethnographie réalisée de manière indépendante durant l'été 2025, il s'agit de mettre en évidence les continuités entre différentes expériences sociales : migrer, être déporté ou être incarcéré font partie d'un même régime de mobilité forcée. L'analyse abordera comment se produit, dans ce contexte, une définition normative et pratique de ce qui est considéré comme une circulation légitime ou acceptable, à travers, entre autres, le travail forcé des personnes privées de liberté et l'appropriation logistique du mouvement.

Enfin, dans un contexte qui cherche à immobiliser surtout les corps masculins et précarisés, les femmes — mères, épouses, compagnes ou membres de la famille — soutiennent la circulation de la vie par des gestes quotidiens : acheter des vivres pour leurs proches emprisonnés, se déplacer d'une prison à l'autre, chercher des moyens de subsistance, diffuser de l'information, s'organiser entre elles et attendre. L'objectif est d'explorer la tension entre mobilité et immobilité, entre les circulations imposées, inventées ou détournées par les individus et celles administrées et surveillées par le pouvoir.

Cette recherche part d'un premier travail ethnographique indépendant qui a été possible grâce au soutien de l'organisation féministe mexicaine Las Vanders face à l'absence de financement académique. En plus d'offrir un regard sur le lien entre gestion migratoire, expansion carcérale et capitalisme autoritaire en Amérique latine, le projet réaffirme également un engagement envers la recherche indépendante et précarisée qui continue de parier sur une production de connaissances critique et située.

  

suds_migrants_dec_bleu_2_3.png

Troisième séance

Mobilités haïtiennes, réseaux transnationaux et maisons de la diaspora

17 septembre 2025
16 h (CET) 8 h (MX) 9 h (CO/EC) 10 h (VE/CL/HT) 11 h (AR/BR)
Séminaire en ligne uniquement

Handerson Joseph – Universidade Federal do Rio Grande do Sul

Handerson Joseph est docteur en anthropologie sociale au Musée national de l’Université fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ), avec un stage doctoral à l’École normale supérieure et à l’École des hautes études en sciences sociales à Paris. Il est professeur au département d’anthropologie et coordinateur du programme de master et de doctorat en anthropologie sociale à l’Université fédérale de Rio Grande do Sul (UFRGS), au Brésil. Directeur de l’Association nationale de troisième cycle et de recherches en sciences sociales (ANPOCS), au Brésil. Co-coordinateur du GT CLACSO « Migraciones y Fronteras Sur-Sur », en Argentine.

La présentation a pour objectif d’analyser les rapports entre maisons et mobilités transnationales dans le monde social haïtien, ainsi que leurs modes de gouvernement. Elle s’appuie sur des enquêtes ethnographiques prolongées, menées à Fonds-des-Nègres (Haïti) et à Cayenne (Guyane française), permettant de suivre les trajectoires migratoires des Haïtiens. L’usage du concept de « diaspora » pour différencier les maisons est récurrent : kay dyaspora (maison diaspora), kay lokal (maison locale) et kay nan dyaspora (maison en diaspora). Ma présentation s’intéresse plus particulièrement à deux maisons, l’une « diaspora », l’autre « locale », afin de montrer comment la construction des maisons et leur ameublement reflètent les liens que les Haïtiens en mobilité transnationale établissent entre eux, les lieux où ils se rendent et leurs maisons d’origine, où ils ont parfois un eritaj (héritage). Dans quelle mesure la dynamique des maisons et leur différenciation éclairent-elles le monde social haïtien, notamment les mobilités transnationales de ses acteurs ? Comment, réciproquement, ce monde en mouvement nous renseigne-t-il sur la dynamique des maisons, sur leurs relations et sur les rapports entre les maisons et les objets qui les peuplent ?
 
suds_migrants_dec_bleu_1_Medium_.png
• • •

Vidéo de la séance 

Deuxième Seánce

Migration dirigée et stratégie de réinstallation interne : une analyse de la Operação Acolhida et des migrations vénézuéliennes au Brésil

25 juin 2025
15h00 (CEST) / 10h00 (AR/BR) / 9h00 (BO/VE/CL) / 8h00 (CO)

Vicente Ribeiro - Université Fédérale de la Frontière Sud (UFFS)

Vicente Ribeiro est professeur d’histoire à l’Université Fédérale de la Frontière Sud (UFFS) et docteur en histoire de l’Université Fédérale Fluminense (UFF), toutes deux situées au Brésil. Il mène des recherches sur les processus migratoires au Brésil, en particulier sur les migrations vénézuélienne et haïtienne vers la région sud du pays.

Ces dernières années, le Brésil s’est affirmé comme une destination importante pour la migration vénézuélienne, avec la Operação Acolhida (Opération Accueil) comme programme central d’organisation de l’accueil à la frontière et de la réinstallation interne des migrants. Structurée autour de trois piliers — gestion frontalière, hébergement et réinstallation —, l’Opération permet le déplacement volontaire de Vénézuéliens vers différentes régions du pays. Cette communication analyse la stratégie de réinstallation à la lumière du concept de migration dirigée, en cherchant à comprendre les facteurs qui orientent le choix des destinations prioritaires. À partir de l’analyse de données administratives de secteurs tels que l’éducation, le travail et l’assistance sociale, de nouveaux pôles migratoires émergent, notamment dans les zones industrielles de l’intérieur du pays, en contraste avec les grandes métropoles. Enfin, on discute du rôle du recrutement de travailleurs dans les contextes de réponse humanitaire et sa relation avec politique migratoire brésilienne.

 SSS

 

Vidéo de la séance

 

 

 

• • •

Première séance

Las Migraciones y los Cambios en el Mundo del Trabajo: Miradas desde América Latina

suds_migrants_dec_bleu_2_.png

En el marco actual de transformación neoliberal y nuevos procesos de acumulación del capital, este seminario virtual busca generar un espacio de reflexión y diálogo sobre la histórica y compleja relación entre trabajo y migraciones desde perspectivas contemporáneas. Nos enfocaremos especialmente en analizar cómo los cambios en el mundo del trabajo afectan a las comunidades migrantes y sus inserciones laborales en el contexto latinoamericano, contemplando tanto a migrantes dentro de Latinoamérica como a latinoamericanos en otros continentes. Entre otros casos, abordaremos la inserción y segregación laboral de diferentes comunidades latinoamericanas tanto en la industria de la confección de Brasil y Argentina como en el trabajo agrícola de Argentina; y los procesos de descualificación de la migración latinoamericana con destino a Estados Unidos. En ellos, buscamos poner el acento en los efectos particulares que tiene la globalización neoliberal en sus condiciones cotidianas de vida y trabajo.


• Antonella Delmonte Allasia (IIEGE, CONICET, UBA, Argentina)
• Clara Lemme Ribeiro (University of Washington, EEUU)
• Verónica Trpin (CONICET/Universidad Nacional del Comahue)

 

Vidéo de la séance

• • •
Chargement... Chargement...